Le manoir de Kerhornaouen

Cadastre napoléonien

Le 15.02.1676 a lieu le mariage de Allain de KERVIZIAU, sieur de Troléon, de Milizac, avec Louise Gabrielle de BOCHIC, fille de Charles de BOCHIC et Catherine CORNAOUEN ,seigneurs de kerhornaouen.

Pour retrouver les origines de ce KERVIZIAU, il faut remonter dans l’histoire du manoir de TRELEON, dans la paroisse de Milizac, où l’on trouve en héritage la famille de TEFFLEON, la famille de KERANRAIS, la famille de KERBESCAT et Vincent de PLOEUC .

En 1616, Sébastien de PLOEUC, baron de Kergorlay et seigneur du Breignou, fils aîné de Vincent et Mauricette de Goulaine, épouse Marie de RIEUX, fille de René de RIEUX, sieur de Sourdéac, gouverneur du château de Brest. Vers 1650, ils vendent leur terre et seigneurie du Breignou en Plouvein au profit de Maurice Thépaut, chevalier seigneur de Tréffalégan, puis donnent celle de Tréffléon en partage à leur fille aînée, Mauricette Renée de PLOEUC, mariée en 1644 avec Donatien de MAILLE,marquis de Carman. Avant de trouver la mort à Berrien, le 22 mars 1652 à l’issue d’un duel malheureux l’ayant opposé à Claude du Châtel, Donatien aliène Tréffléon par acte du 9 janvier 1649 au profit de Christophe de KERGUIZIAU, chevalier seigneur du Vijac, fils cadet du seigneur de Kerscao.

Il semblerait que le nouvel acquéreur ait délaissé pendant un certain temps la jouissance du manoir à son frère cadet, Hervé de KERGUIZIAU, qui serait mort jeune et sans avoir eu de descendance. C’est alors que Christophe, avec l’accord de Renée CAMPIR son épouse, se démet de la terre de Tréffléon au profit de leur fils aîné, Alain de KERGUIZIAU, à l’occasion de son mariage, en janvier 1676, avec Louise Gabrielle BOHIC, fille du seigneur de Kergorchanaouen. Puis arrive le moment de la Grande Réformation du Domaine. A l’égal de tous les autres vassaux de la Couronne, Alain doit se soumettre aux exigences des commissaires et, depuis sa demeure sise en la paroisse de Coat-Méal, fait la déclaration de sa terre par acte du 8 octobre 1687. Cette déclaration erronée lui attire des poursuites judiciaires de la part de Maurice Thépaut en réclamation de chefrente sur la terre de Tréffléon.

Du 22 janvier 1701 (Inventaire sommaire, série B, t.II, AD Finistère) : Maurice Thépault, chevalier, seigneur de Treffalégan, demandeur en assignation contre écuyer Allain de Kerguiziou, sieur de Tréléon, au sujet de sa rente féagère due annuellement par ledit Kerguiziou à la seigneurie du Breignou. Du 24 mars 1679 (Inventaire sommaire…) : Charles Luhandre, sieur de Pontangrolle, ci-devant fermier du domaine du Roy en cette juridiction, en privé nom et comme père et garde naturel des enfants mineurs de son mariage avec défunte demoiselle Marie Le Nobletz, demandeur en exécution de sentence judicielle contre écuyer Allain de Kerguiziau, sieur de Tréléon.

De son alliance avec Louise BOHIC, Alain de KERGUIZIAU eut au moins trois enfants : . René Joseph de KERGUIZIAU, leur fils aîné, chevalier, seigneur de Tréffléon, dont la résidence principale se situait au-delà, mais non loin, des portes de Recouvrance. Par contre, vers 1741, on sait qu’il tenait garnison au château du Mengant en Plouzané. Il était marié avec Anne DAYME de NOYALLES. Du 22 décembre 1724 (Inventaire sommaire…) : Procès : René-Joseph de KERGUIZIAU de Tréléon, contre Louis Daymé de Nouailles, enseigne de vaisseau. . Louis François Germain de KERGUIZIAU, seigneur de Chef-du-Bourg, époux en premières noces de Jeanne GUILLOU et en secondes noces en décembre 1730, de Julienne Elisabeth POUSSEPIN issue d’une famille originaire de Paris, dont un fils Louis-Joseph-Julien de KERGUIZIAU, officier des chevaux-légers (1773). . Louise Françoise de KERGUIZIAU qui s’unira avec Gabriel de GOUYON.

Louise Gabrielle BOHIC, veuve du sieur Alain de KERGUISIAU, chevalier, est décédée le 29 juin 1738, et enterrée dans le chœur de l’église de Saint Dominique à Morlaix.

1753 : aveux de René-Joseph et de Louis-François-Germain de Kerguiziau, propriétaire du manoir de Tréléon, en Milizac.

René Joseph de KERGUIZIAU étant décédé en fin 1755, la totalité de la terre de Tréffléon revint à son fils unique, Olivier Louis Antoine de KERGUIZIAU, capitaine des vaisseaux du roi, qui devait épouser Marie Anne LE RODELLEC, fille cadette de François le Rodellec, seigneur du Porzic, le 1er octobre 1776.

Sources : archives de Guissény et Yves LULZAC, « Chroniques oubliées des manoirs bretons », t. 1, Nantes, 1994.