Les chapelles de Guissény

En dehors de la chapelle de l’enclos paroissial, il n’existe qu’une seule autre chapelle aujourd’hui, celle de Brendaouez. Les anciennes chapelles des manoirs ont toutes disparu.

Notre-Dame de Brendaouez

La chapelle, située à deux kilomètres au sud du bourg de Guissény, était consacrée à Notre Dame des Carmes (ou Notre-Dame du Mont-Carmel). C’est un bâtiment rectangulaire qui remplace l’ancienne chapelle des Carmes détruite sous la Révolution.

Au-dessus de la porte Ouest, on peut lire deux dates :

  • 1556 (date de la construction primitive)
  • 1874. FR. GOURHANT. RTR (date de sa reconstruction)

La chapelle primitive du XVIe siècle aurait connu des modifications en 1603 et 1656. En 1854, le vicariat de Notre Dame de Brendaouez, laissé vacant pas la mort de Henry Le Gall, fut donné à Guillaume Creff, recteur démissionnaire de Kerlouan. Au XVIIIe siècle, elle était la propriété de l’Archidiacre de Quéménédilly, Yves de Poulpry de Trébodennnic. M. de Kerdanet (au XIXe siècle) signale qu’on y voit ses armes (« d’argent au massacre de cerf de gueules posé de front »). La chapelle avait 5 autels et 2 rangées de colonnes de pierre (dont on voit encore des exemples près de la fontaine).

Ruinée pendant la Révolution, la chapelle a été partiellement restaurée en 1801. La partie basse, la plus belle, était restée à l’état de ruine et présentait au milieu du XIXe siècle, « 6 arcades ogivales intactes, simples mais assez gracieuses ».

La chapelle est reconstruite en 1874 par le chanoine Gourc’hant (originaire de Saint-Pol-de-Léon), recteur de Guissény de 1853 à 1890. « Lors d’une tournée de confirmation, il voulut montrer la nouvelle chapelle à Mr. Jegou, Vicaire Général. Celui-ci, après l’avoir visitée, se contenta de hausser les épaules et rentra précipitamment au bourg au grand scandale du bon recteur ».

Des réparations ont été faites en 1918, 1920, 1935.

De nouvelles réparations ont été faites en 1980 :

"La chapelle qui domine le charmant et antique village de Brendaouez fait, en ce moment, l’objet de la plus grande attention. Depuis lundi exactement, toute une équipe de bénévoles locaux se sont regroupés en comité autour de M. Jean-Louis Breton, adjoint au maire de Guissény. Ils viennent, en effet, d’entreprendre des travaux de restauration de la petite chapelle, perle du village.

Construite en 1556, elle fut restaurée une première fois en 1874. Un peu plus d’une centaine d’année plus tard, la chapelle va donc subir une cure de rajeunissement. Sa toiture, tout d’abord, va être complètement refaite. Puis, petit à petit, se déroulera la réfection de l’extérieur et de l’intérieur où les pierres seront mises à nu. Cela représente un travail de longue haleine qui occupera les loisirs des agriculteurs et des ouvriers qui, spontanément, ont accepté d’accomplir cette tâche.

Mais aussi quelle satisfaction pour chacun ! La petite chapelle qui se mourait, complètement délaissé sauf à l’occasion du pardon annuel, va enfin voir célébrer de nouveau des baptêmes et des épousailles.

Une nouvelle vie commence donc pour elle, et cela dès dimanche prochain, jour de la célébration du pardon de Brendaouez. La fête y battra son plein autour des jeux et du battage à l’ancienne organisés par l’association familiale qui, d’ores et déjà, réserve une partie de la recette pour aider à la restauration".

Le mobilier se compose d’un vieux Christ en bois qui avait été retrouvé dans la cave d’une auberge près de la chapelle et qui provenait vraisemblablement de l’ancienne chapelle : il a été placé en face de la porte d’entrée (côté midi).

On y trouve aussi des statues anciennes (Vierge Marie et groupe de sainte Anne) et deux grands tableaux (dont un de Yann d’Argent).

[Le tableau de Yann d’Argent qui s’y trouve actuellement aurait été mis à l’abri à Brendaouez lors des bombardements fréquents et violents sur Brest pendant la Seconde Guerre Mondiale, et il y serait resté depuis].

Dans la même auberge, avait été trouvée aussi une statue en pierre de Notre Dame des Carmes qui a été placée sur un muretin au-dessus de la fontaine monumentale. Plus bas dans une niche tout au ras de l’eau, il y avait une statue en bois avec trois personnages : sainte Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus.

En 1867, à l’occasion de la Mission, une croix, prise à Keriber, fut plantée sur le bord de la mer, dans un site fort pittoresque ; on y a adossé une ancienne pierre d’autel qui provient probablement de la chapelle de Brendaouez, car elle porte à chaque extrémité les armes de Poulpry, une rencontre de cerf ; or, en 1643, Yves de Poulpry possédait Brendaouez en qualité d’archidiacre de Quéménédilly.

En 2012-2013, un nouveau vitrail a été conçu par une équipe de Guisséniens bénévoles et réalisé par Aurélie Habasque-Tobie, vitrailliste installée à Guissény.


Les anciennes chapelles des manoirs

On comptait plusieurs autres chapelles avant la Révolution, celles :

  • de Saint Jean près le Hellez ou de Kergoniou ; la fontaine subsiste.
  • de Saint Tujan (ou Tugen, ou Tudan, ou Tuzan), non loin de Brendaouez, « meas Sant Tudan » en 1596 ;
  • de Saint Gildas ou « Veltas » ; ancien prieuré de l’Abbaye saint Gildas. La fontaine, en pierres de taille, subsiste, abritant la statue de saint Gildas et timbrée des armes de Penmarc’h ;
  • de Saint Charles, en Guissény( ?) : un curé de Guissény, H. Le Gac, lui lègue une offrande par testament en 1671 ;
  • de saint Bellec, près du manoir de Gorréquear ;
  • de Kériber, près du château de ce nom ;
  • de Saint Yves, au château de Kervezennec, avec croix et fontaine sainte ;
  • de Saint Marc à LAVENGAT, signalée comme existant en bon état en 1805 ;