2 . Louis SAILLOUR, recteur de Guissény (1816-1819)

Louis SAILLOUR succède à Christophe Riou en 1816.

Louis SAILLOUR était né le 11 juillet 1760 à Saint-Pol-de-Léon, fils de François Saillour et Michelle Le Godec.

SaillourL°1760

Il est surtout connu pour avoir écrit « Les élégies latines », parues à Brest en 1818.

Présentation de l’ouvrage par Yves PRIGENT dans un bulletin diocésain : "M. Saillour excelle à développer les idées générales : c’est, je crois, sa qualité caractéristique. Sans doute je ne prétends pas faire de notre élégiaque breton un poète latin de premier ordre, ni même de second ordre, il n’est pas question de le comparer aux poètes romains, pas plus d’ailleurs qu’aux poètes français. J’ai cru seulement qu’il était bon qu’il ne demeurât pas ignoré, que les jeunes gens de nos collèges — et les autres aussi — entendissent parler de ses élégies et eussent le plaisir de traduire en français les vers latins d’un poète breton de 1800. Je suis convaincu que la fréquentation des poésies de M. Saillour est de nature à inculquer à la jeunesse le goût de la belle latinité et le goût du beau tout court. Je suis aussi persuadé que ces élégies ont de quoi intéresser tous les lettrés : elles sont parfois touchantes, toujours instructives, jamais soporifiques".

Yves Prigent traduit en français des passages de l’ouvrage écrit en latin. Voici, de la 10e élégie, quelques vers qui révéleront immédiatement sa manière facile, mais agréable.

« Le temps varie, au malheur succède le bonheur ; une rosée, descendue du ciel, se répandra sur la terre ; le raisin mûrira sur nos collines, le vin sortira écumant du pressoir ; les arbres se chargeront de fruits ; le champ se couvrira de lourds épis blancs… Ce sera partout l’abondance et la richesse dans la concorde et dans la paix".

M Saillour sait aussi exposer avec netteté des idées philosophiques. Était-il docteur en Sorbonne comme l’étaient plusieurs curés d’autrefois ? Je l’ignore. Mais on ne peut douter, lorsqu’on parcourt la 7e élégie, qu’il n’ait fait d’excellentes éludes théologiques.

J’ai dit plus haut que notre élégiaque n’est pas toujours un simple écolier de rhétorique, expert dans l’art de versifier en latin. Parfois les malheurs qu’il raconte, les souffrances qu’il peint, l’ont visiblement ému, et nous nous laissons toucher par la sincérité de son émotion".

. Louis SAILLOU décède le 7 mars 1823 au presbytère de Plabennec, dont il était devenu le curé.

SaillourLouis+1823

1 . Christophe RIOU, curé de Guissény (1801-1816)

Le Concordat de1801 place donc Christophe RIOU comme curé de Guissény.

Concordat1801

Il est né le 28 avril 1754 à Loc-Brévalaire, fils de François Riou et Françoise Galliou.

RiouChristophe°1754

« Christophe Riou, fils naturel et légitime de françois Riou et de françiose Galliou naquit le vingt-huit avril mil sept cent cinquante quatre et fût baptisé le même jour par le soussignant recteur ayant pour parain et maraine Christophe Roudault et anne Jezequel qui ont déclaré ne scavoir signer ».

. Il est ordonné prêtre en 1783 et nommé vicaire à Quimper en septembre 1783.

. Il est prêtre réfractaire insermenté pendant la Révolution et reste caché dans la région de Guissény pendant toute la Révolution.

. Il meurt en 1823, prêtre aumônier de l’hospice civil de Landerneau, qualifié d’ex-recteur.

RiouChristophe+1823(b)

« L’an Mil huit cent vingt trois ce jour d’hui cinq juin à neuf heures du matin, devant nous adjoint Maire Délégué fficier de l’État Civil de la commune de Landerneau, sont comparus Jean-Marie Cordé et yves le Guen, les deux ayant l’âge compétent et demeurant en cette ville, lesquels nous ont déclaré que Messire Christophe Riou, prêtre, aumônier de l’hospice civil de cette ville, âgé de soixante huit ans, fils de feu françois Riou et de françoise Galliou, natif de Loc-brévalaire, finistère, demeurant audit hospice, est décédé ce jour d’hui à huit heures du matin en la demeure sus dite. De tout quoi nous avons rapporté le présent acte dont nous avons donné lecture, sous notre seing seulement. Les comparants qui sont les deux infirmiers du dit hospice ne savent signer ».

3 . Hervé JAOUEN, recteur de Guissény (1819-1845)

Hervé JAOUEN devient recteur de Guissény en 1819 à la suite de Louis Saillour.

Hervé JAOUEN est né le 25 mai 1792 au Cosquer à Ploudalmézeau, fils de Gabriel Jaouen et de Marie Anne Mazé.

JaouenHervé°1792

. Il est ordonné prêtre en 1816 et nommé vicaire à GUISSENY.

. En 1819, il devient recteur de GUISSENY où il reste 26 ans.

. Il décède le 10 juin 1845 au presbytère de Kerbrezant à Guissény.

JaouenHervé+1845
Presbytère_Kerbrezant

4 . Bonaventure CAER, recteur de Guissény (1845-1853)

Bonaventure CAER devient recteur de Guissény en 1845 à la suite d’Hervé Jaouen.

. Bonaventure Jean CAER est né le 3 mars 1802 (13 ventôse an X) à La Forest-Landerneau, fils de Jean Marie Caer, cultivateur à Languengar en Lesneven, et de Marie Jacquette Gourves, de La Forest-Landerneau, qui s’étaient mariés le 22 fructidor an 07 (8 septembre 1799) à La Forest-Landerneau.

CaerBonaventure°1802

. Il est ordonné prêtre en 1825 et nommé vicaire à Saint-Pierre-Quilbignon.

. En 1828, il est nommé recteur de Lanildut.

. En 1834, il est nommé recteur de Trémaouézan.

. En 1837, il est nommé recteur de Guerlesquin.

. En 1845, il devient recteur de GUISSENY.

. En 1853, il est nommé curé de Guipavas.

. Il est décédé le 30 avril 1857 au bourg de Guipavas.

CaerBonaventure+1857

5 . François GOURC’HANT, recteur de Guissény (1853-1890)

François GOURC’HANT devient recteur de Guissény en 1853 à la suite de Bonaventure Caer.

François GOURC’HANT est né le 4 juin 1812, rue Batz, à Saint-Pol-de-Léon, fils de Jean Gourhant, tisserand, et de Françoise Congar qui s’étaient mariés le 28 juin 1809 à Saint-Pol-de-Léon.

GOURHANTFrançois°1812

« Du cinquième jour du mois de juin mil huit cent douze à onze heures du matin. Acte de naissance de françois Gourhant, né le quatre juin courant à cinq heures du soir, rue Batz en cette ville, fils de Jean Gourhant, tisserand, et de françoise Congar, son épouse, demeurant en cette ville. Le sexe de l’enfant a été reconnu être Mâle. Premier témoin, françois Congard, tisserand, âgé de trente deux ans, demeurant en cette commune. Second témoin, hamon Le Bars, tailleur, âgé de trente neuf ans, demeurant en cette ville. Sur la réquisition à moi faite par le dit jean gourhant, et lecture donnée aux sus dénommés du présent acte transcrit sur les deux registres, le dit françois Congar a déclaré ne savoir signer. Constaté suivant la loi par moi jean louis hervé chef du bois, adjoint du maire de saint-pôl-de-léon, par lui spécialement délégué pour remplir les fonctions d’officier public de l’état civil, soussigné ».

. Il est ordonné prêtre en 1835 et nommé vicaire à Plounéour-Trez.

. En 1847, il est nommé recteur de Kerfeunteun à Quimper.

. En 1853, il devient recteur de GUISSENY.

. En 1889, il est nommé chanoine honoraire.

. Il est décédé le 29 décembre 1890 au presbytère de Guissény.

GourhantFrançois+1890

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François GOURC’HANT répond en 1856 à une enquête de l’Evêque de Léon :

« En réponse à votre circulaire du 25 octobre, voici ce que j’ai à transmettre à Votre Grandeur.

1 . Il existe sur la paroisse de Guissény une chapelle, dite de Brendaouez, bâtie dans le courant de 1605, partie dans le courant de 1656, et dont la patronne est Notre Dame du Mont Carmel. La fête patronale se célèbre encore au troisième dimanche de juillet. Cette chapelle, détruite tant par le … du temps, que par la tempête révolutionnaire de 1793, a été partiellement restaurée en 1801. La partie basse, la plus belle, est restée à l’état de ruine et présente encore intacte six arcades ogivales, simples mais assez gracieuses. Avec le tout et quelques dépenses, il y aurait moyen de reconstruire une assez belle chapelle. La partie restaurée sert pour une messe matinale, chaque dimanche et fête.

La chapelle de Brendaouez a autrefois appartenu à un ordre religieux qui parait avoir été du Mont Carmel. Dans nos archives, je n’ai rien découvert qui ait trait à cette communauté éteinte : les anciens parlent seulement de Pères Carmel. La disparition des religieux paraît avoir précédé 1793 ; sans cela nos vieillards m’auraient donné des renseignements positifs. Mais il est certain qu’à Brendaouez, il y ait eu autrefois une communauté religieuse d’hommes, assez importantes ; les débris encore existants en font foi. J’ai trouvé sur un contrefort l’inscription suivante : S : CR ; puis l’image d’un calice, taillée dans la pierre ; puis la date de 1656. J’ai encore vu un calice taillé sur un bénitier, et sur un des côtés de la tour, avec une autre inscription que je n’ai pu déchiffrer.

2 . Depuis deux ans nous avons sur notre cimetière une chapelle dédiée à l’Immaculée Conception, qui précédemment servait à ramasser plus ou moins de saletés, malgré la solidité et la beauté de sa construction et se trouve aujourd’hui dans un état très décent. Le jour de la fête se trouve au 8 décembre.

11. Nous avons une maison de filles de l’Immaculée Conception de Saint-Méen (Ploermel) qui se dévouent à la visite des malades et à l’instruction des petites filles : elle est à sa troisième année d’existence, et nous rend le plus grand service.

12 . L’institution de la Confrérie du Rosaire à Guissény remonte au 16 mars 1659. Cette Confrérie fut alors établie par le frère René de Saint Hyacinthe, religieux prêcheur de Quimper hellay, par commission du Père Prieur Jacques de Kersaintgily, de Morlaix, et par concession du Père Jan Baptiste de Marini, Général de l’Ordre. Nous conservons dans nos archives les pièces qui prouvent la dite institution. L’un des autels de l’Eglise principale est sous le vocable de Notre Dame du Rosaire.

Le mois de Marie se fait à Guissény plus ou moins depuis 4 à 5 ans. Pendant le mois de mai, nous nous réunissons devant un autel de la Vierge pour y réciter un chapelet et puis chanter soit l’Ave Marie Stella, soit les litanies de la sainte Vierge, soit un cantique à la Vierge, autant que nous pouvons en trouver. Cette dévotion prend beaucoup de développement, et il serait à désirer qu’il y eût un volume en langue bretonne, où l’on pût trouver ses prières, pratiques, cantiques, et analogue à l’objet des réunions, et d’une simplicité à la portée de nos paysans. Maintenant nous allons beaucoup au hasard et nous sommes complètement dans le désordre.

Je passe, Monseigneur, sous silence les autres article de votre Circulaire, n’ayant là dessus nulle observation à vous présenter.

Agréez, Monseigneur, l’assurance de mon profond respect et de mon parfait dévouement.

Votre humble serviteur, Gourc’hant, recteur ».